La Fondation continue de se déployer en Afrique et arrive cette fois-ci en Côte d’Ivoire pour une nouvelle formation féminisation. Marie Hoël, chargée de mission Responsabilité Sociétale à la Fédération française de basket-ball et pilote de la composante féminisation au sein d’HAVOBA, a répondu à nos questions avant de s’envoler pour Abidjan.
Quel est l’objectif de cette formation en Côte d’Ivoire ?
L’idée, pour nous, c’est de poursuivre ce que nous avions commencé à Tunis avec les référents : structurer les formations, affiner les contenus à chaque session, et surtout construire des stratégies d’action. On échange beaucoup entre formateurs pour que les personnes formées puissent elles-mêmes redéployer ces formations dans leur environnement. Avec Sylvie Pascal-Lagarrigue, on joue un rôle de soutien : on adapte les contenus en amont avec les référents locaux comme récemment avec Safiatou, Edwige et Juliana afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques. L’objectif, dès le premier jour, c’est de créer un groupe soudé, bienveillant, propice à l’échange, car c’est de là que naissent les solutions les plus adaptées.
Vous insistez sur l’importance de visibiliser les actions des femmes. Est-ce que vous sentez qu’elles parviennent à se faire entendre ?
C’est très variable selon les contextes. Mais si elles sont référentes aujourd’hui, c’est parce qu’elles portent déjà des actions, souvent issues de parcours inspirants, certaines sont d’anciennes internationales. Ce que nous cherchons à faire, c’est renforcer leur légitimité publique, leur donner encore plus de poids. C’est là tout l’intérêt d’événements comme la table ronde à venir* : ils permettent une reconnaissance institutionnelle, essentielle pour que leur parole porte davantage. On veut aussi construire une vraie communauté entre les fédérations, sur plusieurs pays et autour de plusieurs sports, afin de peser plus collectivement sur les enjeux d’égalité.
Pour ce qui est du rôle des hommes dans cette dynamique, pourquoi sont-ils encore si peu nombreux à s’engager sur ces sujets ?
Parce que, malheureusement, ce sont souvent les femmes qui portent les sujets sociétaux. Ce qu’on constate, c’est que les hommes qui s’investissent sont souvent ceux qui ont vécu ces réalités à travers leurs proches des filles, des sœurs, des amies. Ce sont des alliés précieux, car ils sont parfois mieux écoutés. C’est un paradoxe, bien sûr, mais c’est une réalité. Lors de notre dernière formation au Cameroun, leur présence a été un vrai levier. Il ne faut surtout pas enfermer la féminisation dans une logique de genre : ce n’est pas « un sujet de femmes », c’est un sujet de société. Et pour avancer, il faut que tout le monde y prenne part, sans exception.
*Une table ronde aura lieu à Abidjan le vendredi 20 avril avec différents acteurs du sport en Côte d’Ivoire. Un moment d’échange est prévu autour du sport scolaire avec notamment Aboubacar Karaboué, président de la Fédération ivoirienne de handball et autour de la féminisation avec l’intervention de Namama Fadiga, directrice exécutive à la Confédération Africaine de Handball et ancienne athlète professionnelle ou encore Pascal Whadja, président de la Fédération ivoirienne de volleyball.